The banking sector is characterized by complexity and uncertainty, with European banks concerned about potential recession risks amid rising corporate bankruptcies. Interest rate fluctuations from the ECB significantly impact banks’ net interest margins. Despite a positive performance in wealth management, banks remain undervalued in the market, with a cautious credit recovery. High dividend yields and share buyback programs attract investors, while fears of increased taxation are subsiding in France.
Le Secteur Bancaire : Complexité et Perspectives Économiques
Le secteur bancaire est souvent perçu comme “un domaine plutôt compliqué, relativement opaque et peu transparent”. Les activités de ces institutions financières sont variées, certaines profitant d’une hausse des taux d’intérêt, tandis que d’autres en souffrent, le tout étant également influencé par le rythme de croissance économique. Catherine Garrigues souligne que les banques françaises et européennes se posent une question cruciale : l’Europe est-elle sur le point de connaître une récession ? Actuellement, le coût du risque pour les banques (qui concerne les prêts non performants) reste bas au niveau européen, mais la montée des faillites d’entreprises, suite à la fin des aides gouvernementales liées à la pandémie, est préoccupante. “L’Allemagne flirte déjà avec la récession et l’économie française n’est pas au mieux,” ajoute-t-elle.
Conséquences des Taux Directeurs de la BCE sur les Banques
Quelles seront les répercussions des baisses anticipées des taux directeurs de la BCE sur les banques ? Les marges d’intérêt nettes des banques, qui représentent la différence entre les taux de prêt et de refinancement, sont généralement en corrélation positive avec la trajectoire des taux directeurs de la BCE. Les banques du sud de l’Europe ont largement profité de l’augmentation des taux à court terme depuis 2022. Cependant, avec l’initiation d’un cycle de baisse des taux par la BCE, Catherine Garrigues prévient que cela pourrait peser sur les résultats financiers des banques.
Malgré l’augmentation des actions bancaires, ces dernières ne sont pas plus chères qu’en 2022. Les activités de gestion de patrimoine et d’assurance des banques “se portent plutôt bien”, selon la gestionnaire. Les résultats trimestriels des banques ont généralement été conformes aux attentes des analystes financiers, avec des prévisions de bénéfices révisées à la hausse depuis 2022, entraînant une hausse des prix des actions bancaires. Actuellement, “les actions bancaires et leurs bénéfices ont suivi des trajectoires parallèles, les institutions financières européennes se négociant à des valeurs boursières similaires à celles d’il y a deux ans, soit environ 7 fois leurs bénéfices annuels,” souligne Catherine Garrigues.
Les craintes d’une augmentation de la fiscalité sur les banques diminuent. Bien que certains politiciens aient appelé à une hausse des impôts sur les banques, considérées comme générant des superprofits, la tendance en France semble s’apaiser. “Les banques sont régulièrement dans le viseur de certains gouvernements européens pour une taxation accrue, mais pour l’instant, en France, elles ne devraient pas être imposées plus que d’autres grandes entreprises,” ajoute Garrigues.
Les banques restent sous-évaluées sur le marché boursier. Quand verra-t-on une véritable reprise du crédit ? En comparaison avec le marché boursier européen, les banques affichent une valorisation attractive. Selon Allianz GI, pour qu’il y ait une réelle revalorisation des banques en bourse, il faudrait un début de reprise durable du crédit. Cependant, cette reprise reste timide pour l’instant. “Le crédit aux entreprises reste assez faible et le crédit à la consommation ne décolle pas vraiment. Vu les perspectives économiques, il est difficile d’envisager une reprise générale du crédit à ce stade,” juge Catherine Garrigues.
Les banques attirent grâce à leurs dividendes élevés et à des programmes significatifs de rachat d’actions. Actuellement, les banques, sous-évaluées, offrent un rendement en dividendes moyen de 7 % au niveau européen. Selon le consensus de Bloomberg, le rendement du dividende de Crédit Agricole est de 8 %, celui de BNP Paribas de 7,8 %, Société Générale de 3,4 %, BBVA de 7,6 % et Intesa de 7,8 %. En plus de ces rendements attractifs, les actionnaires des banques françaises et européennes bénéficient également de programmes de rachat d’actions significatifs, augmentant ainsi les bénéfices par action, ce qui tend à faire grimper leurs prix boursiers.
Crédit Agricole, BNP Paribas… Des gains notables sur le marché boursier pour les lecteurs de Momentum.